Intégrer une offre crypto sans agrément : quelles options possibles ?

Avec l’entrée en application du règlement « MiCA », la fourniture de services sur crypto-actifs dans l’Union européenne est strictement réservée aux prestataires dûment autorisés. 

Or, pour de nombreux acteurs, l’obtention d’un agrément PSCA (pour « Prestataire de services sur crypto-actifs ») implique des investissements organisationnels, techniques et réglementaires substantiels, parfois évalués à plusieurs centaines de milliers d’euros par an.


Dans ce contexte, une question se pose : est-il possible de proposer une offre crypto cohérente sans être soi-même titulaire d’un agrément ?

MiCA ne prévoit aucun statut d’« agent » de PSCA. Un acteur non agréé ne peut donc ni agir pour le compte d’un prestataire, ni fournir un service sur crypto-actifs sous sa responsabilité.

Pour autant, l’expérience montre que certaines configurations demeurent envisageables. Les partenariats noués par Bitpanda avec des acteurs non PSCA en offrent une illustration, à condition d’une structuration particulièrement rigoureuse.


1. Le modèle d’apporteur d’affaires

Le schéma d’apporteur d’affaires constitue la voie non régulée la plus accessible. 

Il repose sur une exigence simple : se limiter à la mise en relation d’un utilisateur avec un PSCA agréé, sans intervenir dans le service lui-même.

Cela implique notamment :

  • une redirection purement fonctionnelle, dépourvue d’incitation ;
  • l’absence de collecte ou traitement d’informations clients ;
  • aucun accès aux ordres ou aux données transactionnelles ;
  • l’absence de tout discours commercial ou valorisant.

Tout écart, même limité, peut entraîner une requalification réglementaire.

Pour les acteurs souhaitant tester un marché ou structurer une première étape d’une stratégie crypto, ce modèle demeure donc la voie la plus simple et rapide.


2. La distribution en “marque grise”

Le modèle de marque grise constitue aujourd’hui la solution la plus équilibrée pour offrir une expérience crypto intégrée sans forcément nécessiter d’agrément PSCA.

Il s’agit d’un schéma de distribution dans lequel l’utilisateur accède à l’interface du prestataire depuis l’environnement de l’entreprise partenaire, généralement via une webview, tout en conservant une séparation stricte des rôles.

Sa réussite repose notamment sur trois exigences cumulatives.

La transparence : l’utilisateur doit pouvoir identifier clairement le prestataire agréé. L’interface peut être co-brandée, mais l’identité du PSCA doit apparaître de manière explicite à chaque étape. Aucun élément ne doit laisser croire que le service est fourni par l’entreprise facilitant l’accès.

La séparation technique : les flux sensibles – ordres, montants, données transactionnelles – doivent être traités exclusivement par le PSCA. L’intégration webview doit demeurer un simple accès visuel, dénué de capacité opérationnelle. 

La neutralité : le rôle de l’entreprise se limite à la mise à disposition d’un accès. Elle ne présente pas le service comme étant le sien, n’en assure pas la promotion et n’intervient à aucun moment dans le traitement opérationnel.

Lorsque ces exigences sont respectées, le modèle de marque grise peut permettre une expérience fluide, une intégration réaliste et, surtout, l’absence d’obligation d’agrément. Il constitue ainsi le format de distribution le plus largement utilisé dans les partenariats crypto sur le marché européen.

L’intégration des services du PSCA via API constitue la variante la plus ambitieuse de ce modèle, mais également la plus exposée. Si l’entreprise, même marginalement, interagit avec un ordre, transforme une instruction, accède à une donnée transactionnelle ou participe au traitement opérationnel, elle peut être requalifiée comme fournissant un service de réception-transmission ou d’exécution d’ordres. Or ces services sont réservés aux PSCA agréés.

Toute réflexion en ce sens doit donc, à titre de recommandation, être précédée d’un échange avec le régulateur (l’Autorité des marchés financiers en France) afin d’en apprécier la conformité.


3. Devenir soi-même PSCA : l’option structurelle

Certains acteurs choisiront d’obtenir eux-mêmes l’agrément PSCA. Cette option leur confère indépendance, maîtrise totale du service, capacité à bâtir un modèle économique complet, ainsi qu’une latitude nettement plus large dans la commercialisation de leur offre.

Pour les établissements financiers, certains raccourcis existent par ailleurs comme la procédure d’obtention accélérée de l’agrément PSCA ouverte aux établissements de crédit. Mais ils n’atténuent en rien la substance attendue.

4. Comment choisir votre modèle ?

La décision repose sur trois critères clés :

  • le degré d’intégration souhaité dans le parcours utilisateur ;
  • le niveau de responsabilité que l’acteur est prêt à assumer ;
  • l’orientation stratégique envisagée, entre partenariat, montée en puissance progressive ou internalisation du service.

Les acteurs capables de structurer un modèle conforme dès l’origine disposent d’un avantage réel : proposer une expérience crypto crédible, sans exposer l’entreprise à des risques réglementaires disproportionnés.

Pour envisager la structuration d’un modèle crypto conforme à MiCA, vous pouvez contacter Daniel Arroche via le formulaire figurant en bas de cette page.

Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre exclusivement informatif et ne constituent ni un conseil juridique ni une recommandation d’investissement ; elles doivent être adaptées à la situation propre de chaque acteur et ne sauraient engager la responsabilité de d&a partners ou de ses avocats, qui recommandent à tout lecteur de solliciter un accompagnement professionnel avant toute décision liée à la mise en place d’une offre crypto ou à l’interprétation du règlement MiCA.

d&a partners accueille Pauline Robin comme associée et renforce son Pôle Regulatory

d&a partners poursuit son développement avec l’arrivée de Pauline Robin, qui prend la tête du Pôle Regulatory Bancaire du cabinet. Cette nomination s’inscrit dans la volonté du cabinet de renforcer son accompagnement auprès des acteurs de la finance, des fintechs et des crypto-actifs dans un environnement réglementaire en constante évolution.

Une expertise reconnue en droit bancaire et financier

Avocate spécialisée en droit bancaire et financier, Pauline Robin a débuté sa carrière au sein de Caceis Bank, avant de rejoindre CMS Francis Lefebvre puis le cabinet international A&O Shearman.
Son parcours lui a permis d’acquérir une expertise approfondie sur des thématiques réglementaires complexes et en pleine mutation. Elle intervient notamment sur les problématiques liées à la conformité bancaire et à la réglementation financière, deux enjeux clés pour les institutions dans le contexte actuel.

Un accompagnement dédié aux acteurs de la finance et de l’innovation

Pauline Robin conseille ses clients sur une large gamme de sujets réglementaires :

  • les services de paiement,
  • la monnaie électronique,
  • la gestion d’actifs,
  • ainsi que l’accompagnement des institutions financières, fintechs et acteurs crypto dans leurs relations avec les autorités de supervision telles que l’AMF et l’ACPR.

Grâce à son expérience, elle aide les entreprises à anticiper les évolutions législatives et à transformer les contraintes réglementaires en véritables leviers de croissance.

Une offre Regulatory renforcée

Aux côtés de Daniel Arroche, associé en charge des sujets réglementaires liés aux crypto-actifs, Pauline Robin contribue à structurer une offre Regulatory complète au sein de d&a partners.
Cette offre couvre l’ensemble des enjeux de conformité bancaire et de réglementation financière, en particulier dans le cadre de nouvelles initiatives européennes comme le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets).

En s’appuyant sur cette double expertise, bancaire et crypto, le cabinet est en mesure d’accompagner ses clients à chaque étape de leur développement : structuration de leurs activités, mise en conformité avec les autorités de supervision, sécurisation juridique de leurs opérations.

Un accompagnement au service de l’innovation

Le renforcement du Pôle Regulatory illustre l’engagement de d&a partners à proposer des solutions adaptées aux défis rencontrés par les banques traditionnelles, les fintechs en forte croissance et les acteurs innovants de l’écosystème crypto.

Nous sommes heureux d’accueillir Pauline au sein de d&a partners et de renforcer, grâce à elle, notre accompagnement auprès de nos clients dans un secteur où la réglementation évolue rapidement et impose rigueur, anticipation et innovation.

Bienvenue Pauline !

d&a partners accompagne Suzaku dans sa levée de fonds de 1,5 million de dollars

Le cabinet d&a partners a accompagné Suzaku, un projet innovant dédié à la décentralisation sécurisée de l’écosystème Avalanche, dans le cadre de sa structuration et de sa levée de fonds d’un montant total de 1,5 million de dollars.

Cette opération a été menée par l’équipe Corporate composée de Stéphane Daniel et Clarice Duclos, et s’est structurée autour d’un tour de seed, de ventes publiques et de subventions accordées par la Fondation Avalanche.

Un projet stratégique pour Avalanche

En tant qu’acteur clé de l’infrastructure Web3 sur Avalanche, Suzaku entend franchir une nouvelle étape grâce à cette levée, en renforçant son rôle dans la décentralisation des blockchains de niveau 1 (L1s).

Cette opération constitue une avancée stratégique vers la construction d’une couche de staking de référence sur Avalanche, contribuant à la sécurisation et au développement de l’écosystème.

d&a partners accompagne Million Victories dans sa levée de fonds de 40 millions de dollars

Le cabinet d&a partners a accompagné Million Victories, studio lyonnais à l’origine du jeu de stratégie mobile Million Lords, dans le cadre de sa levée de fonds Série B de 40 millions de dollars.

Cette opération a été menée par l’équipe Corporate composée de Stéphane Daniel, Clarice Duclos et Thomas Letzelter. Elle a été pilotée par Haveli Investments, avec le soutien renouvelé de Griffin Gaming Partners et Eurazeo.

Un nouvel élan pour Million Victories

Grâce à cette levée, Million Victories amorce une nouvelle phase de développement ambitieuse :

  • le renforcement de ses équipes,
  • une expansion accélérée en Europe, aux États-Unis et en Asie,
  • et la mise en œuvre de moyens pour s’imposer comme un acteur de premier plan dans l’univers du gaming mobile.

Vers une position de leader mondial

Cette levée de fonds constitue une étape clé dans la stratégie de croissance de Million Victories, qui ambitionne désormais de se positionner comme un leader mondial du jeu mobile.

Modernisation du droit de la preuve à l’ère du numérique

Notre associé, Margaux Frisque, en charge du département Contrats et Contentieux, signe un article dans la revue Option Droit & Affaires sur la modernisation du droit de la preuve à l’ère numérique.

À l’heure où les technologies transforment les rapports de force, le droit de la preuve connaît une métamorphose silencieuse mais décisive. En 2025, la jurisprudence française s’ouvre à de nouveaux outils :

  • enregistrements générés par l’intelligence artificielle,
  • horodatages via blockchain,
  • données issues de logiciels vocaux.

Ces innovations redéfinissent les frontières entre preuve licite, vie privée et secret des affaires.

Le panorama des décisions récentes révèle une tendance nette : le juge s’empare de la technologie pour renforcer l’efficacité probatoire, tout en préservant les droits fondamentaux.

Retrouvez la lettre ODA en cliquant ici.



d&a partners s’installe à Sophia Antipolis


Toujours plus proche des écosystèmes innovants, d&a partners s’implante au cœur de la première technopole d’Europe. Situé sur le Boulevard du Cap à Antibes, notre nouveau bureau conseille les entreprises technologiques et fonds d’investissement dans leurs opérations à forte valeur ajoutée : structuration de projets complexes, levées de fonds (equity, dette, tokens), fusions-acquisitions, DAO, DeFi, tokenisation…
Sur place, notre associé Stéphane Daniel, avec son équipe, met en œuvre une approche juridique intégrée, conçue pour répondre aux enjeux spécifiques des secteurs technologiques et financiers, dans un environnement en constante évolution.
Nos équipes conjuguent leurs expertises en corporate, regulatory, contentieux, fiscal, social et IP/IT/Data pour construire des solutions juridiques sur mesure, adaptées aux exigences des écosystèmes les plus dynamiques.
Un point de convergence entre droit, innovation et croissance.

Sous MiCA, la France doit rester pionnière

Notre associé, Margaux Frisque, en charge du département Contrats et Contentieux, signe une tribune dans le magazine Décideurs Patrimoine aux côtés des entreprises du secteur.

Alors que l’écosystème crypto entre dans une nouvelle phase de régulation avec l’entrée en vigueur du règlement MiCA, le cadre juridique se fait de plus en plus complexe et les acteurs du secteur rencontrent des défis juridiques et opérationnels inédits.

Retrouvez l’article sur en cliquant ici.

La prévention des abus de marché sur cryptoactifs dans le règlement MiCA

Par Me Margaux Frisque, associé en charge du département Contrats et Contentieux, et Me Joseph Bohbot, collaborateur au sein du cabinet : la prévention des abus de marché sur cryptoactifs dans le règlement MiCA.

Le monde financier connaît une transformation profonde, comme en témoigne l’engouement sans précédent pour les cryptoactifs. Entre démocratisation et propension croissante à se tourner vers des placements variés, l’investissement dans les cryptoactifs n’est plus l’apanage de quelques initiés, mais concernerait 10 % de la population en France en 2024. Alors que le cours du Bitcoin a atteint le palier symbolique 1 BTC : 100 000 USD l’année dernière, le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) pose ainsi dès le 1er janvier 2025 un cadre juridique pour prévenir les abus de marché et garantir une plus grande transparence dans ce secteur en pleine évolution. […]

Retrouvez l’article sur en cliquant ici.

Livre blanc : Acheter un bien immobilier en crypto-actifs

Rédigé par Maîtres Stéphanie Némarq-Attias, Stéphane Daniel et Margaux Frisque, en collaboration avec Maître Hugo Heijmanns (notaire), la banque Delubac & Cie et la plateforme immobilière Dwelly, ce livre blanc explore les opportunités offertes par l’intégration des crypto-actifs dans le secteur immobilier.

À l’heure où la technologie blockchain et les crypto-actifs redéfinissent les règles du jeu financier mondial, il est essentiel de comprendre comment ces innovations transforment l’immobilier.

Ce document offre une analyse approfondie des avantages, risques et implications juridiques, fiscales et pratiques liés à l’utilisation des crypto-actifs pour l’achat de biens immobiliers.

Destiné aux investisseurs et aux professionnels du secteur, ce guide pratique offre des perspectives éclairées sur cette nouvelle frontière de l’investissement immobilier.

Au sommaire

  • Une synthèse claire des enjeux juridiques et fiscaux liés à ces nouvelles transactions
  • Des pistes d’optimisation fiscale
  • Le rôle de l’avocat mandataire en transaction immobilière
  • Des interviews exclusives de nos partenaires :
    • Maître Hugo Heijmanns, notaire : son regard sur la régulation et les bonnes pratiques
    • Alexandre Le Baube, groupe Delubac & Cie : comment les banques accompagnent les transactions en crypto-actifs
    • Julien Chassagne, plateforme immobilière Dwelly : sa vision sur la digitalisation du marché immobilier et l’impact des crypto-actifs.

Téléchargez notre livre blanc pour tout savoir sur ces transactions immobilières 3.0 et obtenez des conseils concrets.

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